Aller au contenu

Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/250

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

joyeuse grimace d’Olaf avait reparu sur le visage du Suédois, quoiqu’il fût encore tout frissonnant.

« Nous ne les suivrons pas, dit-il en s’asseyant sur un des troncs d’arbres abandonnés par les Esquimaux et en s’épongeant le front. Bram et ses aides suffisent à terminer la correction. Il reviendra vers nous, j’imagine, sa besogne achevée… Et maintenant je serais d’avis que nous fassions nos préparatifs pour nous en retourner chez nous. Qu’en dis-tu, eh ? Pour ma part, j’ai assez vu cette cabane. Quarante jours et quarante nuits que j’y ai été enfermé ! Pouah ! Je n’en veux plus. As-tu un peu de tabac à me passer pour ma pipe ?… Tout en la fumant, je reprendrai le fil de l’histoire qui t’intéresse. Nous disions, je crois, que la princesse Célie et son père…

— La… La… quoi ?

— Ton tabac, je te prie. »

Philip tendit sa blague au Suédois, qui bourra sa pipe et poursuivit :

« Célie est Danoise d’origine. Comme elle était encore très jeune, sa mère, qui s’était mariée en Russie, à un prince authentique, mourut. Elle demeura seule avec son père, qui l’éleva pendant sa première enfance. Cela se passait sous le tsar Nicolas II. À la suite d’intrigues de cour dont le détail importe peu et auxquelles fut mêlé, si j’ai bien compris, le fameux