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Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/40

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avait entrepris était terriblement ardu. Sa chance unique de réussir reposait sur l’espoir que le temps se remettrait au beau et sur la rencontre d’une piste, plus ou moins fraîche, laissée par Bram, et qui se raccorderait à une autre, plus récente.

Philip était pareillement décidé à ne pas quitter la lisière du bois où Bram avait déjà établi son gîte, et où, sans doute, il ne tarderait pas à revenir s’abriter. Si, au contraire, il s’en allé tout droit, dans la blancheur infinie, combien de jours, combien de semaines se pourraient passer avant qu’il ne revînt sur ses pas ?

Durant la nuit qui suivit, la tourmente, qui faisait rage depuis plusieurs jours, s’épuisa et, toute une semaine, le beau temps reparut. Le froid était intense, mais la neige ne tombait point. Pendant ces huit jours, Philip parcourut cent vingt milles vers l’Ouest. La huitième nuit, comme il était assis sous sa tente, devant son feu, occupé à retisser pour la centième fois la tresse dorée, l’événement escompté arriva.