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Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/55

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Le piège d’or et son mystère recommençaient aussi à le hanter. Non, cette tresse soyeuse et brillante, qu’il portait dans sa poche, ne pouvait provenir d’un troc ancien. C’était de toute évidence ! Elle avait été fraîchement coupée sur la tête d’une femme. Mais alors, Bram n’était pas seul ! Il avait une femme avec lui. Et une femme avec une telle chevelure !

Philip descendit de son arbre.

Durant une autre heure, il arpenta, de long en large, et sans s’éloigner, la lisière du Barren. L’oreille aux aguets, il reconstruisit ensuite son feu, s’arrêtant de temps à autre dans son travail pour scruter les bruits insolites. Le froid était intense. La musique des cieux n’était plus qu’un vague murmure, prêt à mourir. Les étoiles pâlissaient et l’on eût dit qu’elles reculaient dans le ciel, loin, plus loin toujours, de notre monde.

Ce spectacle de l’évanouissement des étoiles avait pour Philip un attrait toujours nouveau. Il est un des phénomènes les plus surprenants de l’univers arctique. C’est comme si des milliers de mains invisibles passaient rapidement sous le firmament, éteignant une à une toutes ces flammes, les plus faibles d’abord, puis les plus resplendissantes, et toute la splendeur des constellations. Après quoi l’obscurité devenait intense, pendant près d’une demi-heure, et c’est