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Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/62

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L’obscurité chaotique s’était refermée sur lui avec l’extinction du feu. En tâtant autour de lui, il tendit, en guise de porte, en travers du boyau d’entrée, la soie de sa tente. Il s’allongea ensuite dans son sac de couchage et s’y trouva étonnamment bien. Depuis qu’il avait quitté la cabane de Pierre Bréault, il n’avait pas connu un pareil lit. La nuit précédente, il n’avait pas dormi du tout. Aussi ne tarda-t-il pas à tomber dans un sommeil profond.

Les heures de la nuit s’écoulèrent. Il n’entendit pas le mugissement du vent qui reprenait avec l’aube, ni d’autres sons qui vainement tintèrent à son oreille, avec le jour. Sa conscience intérieure, qui veillait sur son sommeil, lui criait cependant de s’éveiller. Elle appuyait sa petite main sur son cerveau, tant et tant, qu’il commença enfin à s’agiter dans son lit. Puis, soudain, ses yeux s’ouvrirent tout grands. La clarté du jour emplissait le boyau d’accès qu’il avait pourtant obstrué avec sa tente.

Il regarda mieux. La tente n’était plus là.

À sa place, s’encadrait dans la porte une énorme tête hirsute, et ses yeux se croisèrent avec ceux de Bram Johnson.