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Page:Curwood - Le Piège d’or, trad. Postif et Gruyer, 1930.djvu/95

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entrer les loups dans l’enclos. Son regard revint ensuite vers Philip et il était rempli d’épouvante. On eût dit une bête devant le fouet qui va la frapper. Il en fut stupéfait et effrayé lui-même. Et, comme il avançait d’un pas vers elle, elle se cabra en arrière. Elle étendit ses bras, comme pour l’empêcher d’approcher, et un cri strident s’échappa de ses lèvres.

Ce cri arrêta Philip, aussi net que l’eût fait un coup de feu. Elle avait parlé, et il n’avait pas compris ce qu’elle avait dit. Il ouvrit largement son manteau et un rayon de soleil tomba sur l’insigne de bronze de la police, qu’il portait accroché à sa veste. La jeune fille parut étonnée, au moins autant que jusque-là elle avait été effrayée. Philip réfléchit qu’avec sa barbe de huit jours il devait avoir un aspect aussi hirsute que celui de Bram. Il était évident qu’elle avait eu peur de lui, aussi bien que de Bram. Maintenant elle semblait se rassurer.

« Je suis, reprit-il, Philip Brant, de la police montée du Royal North-West. Je suis venu ici spécialement à votre secours, si vous en avez besoin. J’aurais pu m’emparer de Bram et le tuer, depuis longtemps, mais j’avais une raison pour ne point le faire, et cette raison c’était vous. Pourquoi êtes-vous ici, avec un fou et un assassin ?

Elle le considérait avec une grande attention