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Page:Custine - La Russie en 1839 troisieme edition vol 3, Amyot, 1846.djvu/137

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trée à Moscou en charrette ou à pied, ma première lettre sera datée de la ville sainte des Russes, où l’on me fait espérer d’arriver dans quelques heures. Me voyez-vous occupé à cacher mes écritures, car chacune de mes lettres, même celle qui vous paraîtrait le plus innocente, suffirait pour me faire envoyer en Sibérie ? J’ai soin de m’enfermer pour écrire, et quand c’est mon feldjæger ou quelqu’un de la poste qui frappe à ma porte, je serre mes papiers avant d’ouvrir et fais semblant de lire. Je vais glisser cette lettre-ci entre la forme et la doublure de mon chapeau : ces précautions sont superflues, je l’espère bien, mais je crois nécessaire de les prendre, c’est assez pour vous donner une idée du gouvernement russe.


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