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Page:Custine - La Russie en 1839 troisieme edition vol 3, Amyot, 1846.djvu/270

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objets sont rangés ajoute à l’impression qu’ils produisent. On ne peut s’empêcher d’admirer le goût de décoration, et plus que cela l’intelligence politique, qui ont présidé à la disposition tant soit peu orgueilleuse de tant d’insignes et de trophées ; mais l’orgueil patriotique est le plus légitime de tous les orgueils. On pardonne à la passion qui aide à remplir tant de devoirs. Il y a là une idée profonde dont les choses ne sont que le symbole.

Les couronnes sont posées sur des coussins portés par des piédestaux, et les trônes rangés près des murs sont exhaussés sur autant d’estrades. Il ne manque à cette évocation du passé que la présence des hommes pour qui toutes ces choses furent faites. Leur absence vaut un sermon sur la vanité des choses humaines. Le Kremlin sans ses Czars, c’est un théâtre sans lumière et sans acteurs.

La plus respectable, sinon la plus imposante des couronnes, est celle de Monomaque ; elle lui fut apportée de Byzance à Kiew en 1116.

Une autre couronne est également attribuée à Monomaque, quoique plusieurs la regardent comme plus ancienne encore que le règne de ce prince.

Viennent ensuite couronnes sur couronnes, mais qui toutes sont subordonnées à la couronne Impériale. On compte dans cette constellation royale les couronnes des royaumes de Kazan, d’Astrakan, de Géor-