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Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/131

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observation, on peut la regarder encore comme étant sans valeur. Parmi ces corps organisés, continue-t-il, on trouve des restes d’animaux et de végétaux terrestres ; mais, jusque dans les dépôts meubles de la surface, le plus grand nombre est d’origine marine ; ainsi de Luc ne distinguait pas les sédiments d’origine exclusivement d’eau douce, depuis longtemps mentionnés au delà des Alpes, et ne connaissait même pas les observations de Lamanon sur les gypses d’Aix et de Paris.

Quoiqu’il soit certain, poursuit-il, que les couches ont été formées dans la mer, ce qui suppose une accumulation continue, et dans une situation peu éloignée de l’horizontale, elles sont actuellement rompues, renversées, affaissées par grandes masses, de sorte que toute la surface de nos continents ne présente que des masures. Les causes violentes qui ont ainsi bouleversé nos couches ont précédé quelque grande révolution par laquelle nos continents ont été mis à sec et livrés ainsi à l’action des causes actuellement connues. Enfin, ce grand événement n’a pas précédé de bien des siècles nos temps historiques marqués par les monuments de l’homme.

On voit, par cet exposé de principes, que de Luc n’admettait qu’une seule grande révolution ayant plissé et disloqué les couches, puis celle qui a mis les continents à sec. Il était donc moins avancé qu’on ne l’était alors en Italie, et l’on ne comprend pas qu’ayant séjourné longtemps en Angleterre et beaucoup voyagé en Allemagne, il ait si peu profité des travaux stratigraphiques et paléontologiques qu’on y avait déjà exécutés. Cette remarque peut s’appliquer d’ailleurs aux autres livres de l’auteur, qui semble n’avoir fait aucune étude des savants qui l’ont précédé dans tant de pays et sur tant de sujets.

Passant à l’explication et à l’interprétation des faits tels qu’il les conçoit (p. 45) : « Le Traité de géologie, dit-il, dont j’ai entrepris de donner l’extrait dans ces lettres, tend à établir la certitude de la révélation mosaïque. » Puis, attaquant les géologues dont les systèmes sont contraires à cette révélation : « Toutes ces théories de la terre qu’on lui a opposées renferment, continue-t-il, une proposition commune, qui,