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Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/52

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deux fois submergée, deux fois émergée ou portée au-dessus des eaux, et deux fois aurait été sillonnée de rides montagneuses. Voulant ensuite appliquer ces considérations au reste de la terre, il s’efforce de faire concorder ces périodes avec le texte de la Genèse, et s’écarte de l’observation directe des faits pour se livrer à des hypothèses gratuites, mais évidemment, comme il le dit lui-même, pour qu’on ne s’effraye pas d’une manière de voir si nouvelle.

Deuxième moitié du xviiie siècle. Buonamici, Scilla, Qurini, etc. Vers ce temps, Francesco Buonamici publia une dissertation sur les Glossopètres, les yeux de serpent, les baguettes de saint Paul et autres pierres figurées des îles de Malte et de Gozzo[1], dissertation dans laquelle il donne de nombreux détails sur les gisements particuliers de ces divers corps, qu’il ne regarde pas comme d’origine organique.

Dans sa Vana speculazione disingannata dal sense[2], Scilla stigmatise les préjugés et les erreurs de son temps. Il y rassemble et représente une grande quantité de fossiles : bivalves, univalves, échinides, polypiers, poissons et dents ou Glossopètres provenant de divers squales, attribuant le tout comme Colonna au déluge de Noé, car l’opinion que les corps fossiles ou pétrifiés pouvaient avoir été laissés par la mer sur les montagnes commençait à prévaloir. Aussi les théologiens ne manquèrent-ils pas de s’emparer de l’argument pour prouver une tradition d’origine sacrée qui, par cette raison même, n’avait pas besoin de preuves physiques, tandis que de leur côté les philosophes, s’efforçant de déraciner les vieilles erreurs, croyaient accréditer la vérité en la mettant sous le manteau de la religion. Mais on conçoit que cette association de deux ordres d’idées si différentes ne pouvait jamais jeter qu’une fausse lumière sur ce sujet.

En 1676, G. Quirini, décrivant les fossiles du musée Septiliani[3],

  1. Opusculi siciliani, t. XII, 1668.
  2. Lettera risponsiva circa i corpi marini che petrificati si ritroano in varii luoghi terresri, in-4. Naples, 1670. — De corporibus marinis lapidescentibus, in-4. Roma, 1747-1752.
  3. De Testaceis fossilibus musei Septiliani, 1676