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Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 1.djvu/90

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un mérite presque égal à celui de Luidius, d’ailleurs beaucoup plus ancien, et dont nous parlerons plus loin.

Dans son Herbarium diluvianum, ou recueil de plantes fossiles, dont la seconde édition fut publiée en 1723, le même naturaliste énumère et figure une grande quantité d’empreintes de plantes provenant de diverses localités, et particulièrement celles du terrain houiller d’Angleterre, des dépôts lacustres d’Œningen, près de Constance, et quelques-unes du mont Bolca dans le Vicentin, mais, on le conçoit, sans qu’il cherche à établir entre elles aucune différence d’âge. Ce fut en présentant cet ouvrage à l’Académie des sciences que Fontenelle, alors secrétaire perpétuel, dit : Voilà de nouvelles espèces de médailles dont les dates sont et sans comparaison plus importantes et plus sûres que celles de toutes les médailles grecques et romaines[1].

On a souvent depuis fait honneur de cette pensée à bien des naturalistes, entre autres à G. Cuvier, mais on voit qu’elle remonte à plus d’un siècle auparavant, et, sans que nous prétendions que ce dernier ne fût très-capable de la trouver aussi, on conviendra qu’elle est plus dans la tournure d’esprit du secrétaire perpétuel de 1710 que de celui de 1820. Scheuchzer vint en France et fut à l’Académie, dont il était correspondant, une dissertation latine sur les pierres figurées, dans laquelle il compare les Numismales qu’il avait observées aux environs de Noyon (Oise) avec celles de la Suisse qui avaient été de sa part l’objet de si longues études[2].

  1. Histoire de l’Académie royale des sciences pour l’année 1710 ; p. 20, 1712.
  2. Nous ferons remarquer ici, ce que l’on ne devra pas perdre de vue dans la suite, qu’il y a certains genres de fossiles et même certaines familles dont les noms reviendront souvent dans ce Précis, parce que, très-répandus dans la nature, les uns à certaines époques déterminées et particulières, les autres, au contraire, dans toute la série des terrains, ils ont, par ces motifs, attiré de tout temps l’attention des naturalistes et même du vulgaire. Ces fossiles ont donc été, plus que les autres, l’objet de nombreuses dissertations ; ils ont été figurés mainte et mainte fois, et doivent par conséquent dans une revue historique se présenter plus souvent sous notre plume. Tels