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Page:D’Archiac - Introduction à l’étude de la paléontologie stratigraphique - Tome 2.djvu/166

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Idées de Buffon.

L’idée que les êtres organisés ne sont pas distribués au hasard à la surface de la terre et que tous ne se trouvent point partout exigeait des connaissances préalables assez étendues qui ne sont venues que très-tard, et l’on conçoit qu’elle a dû porter d’abord sur les animaux les plus élevés, sur les mammifères. Buffon paraît être le premier qui se soit occupé de ce sujet d’une manière systématique, en présentant une esquisse de zoologie géographique des animaux de cette classe.

On voit, dit-il, que les espèces de nos animaux domestiques d’Europe et les plus grands animaux de l’Afrique et de l’Asie, l’Éléphant, le Rhinocéros, l’Hippopotame, le Chameau, le Dromadaire, le Lion, le Tigre, la Panthère, l’Hyène, le Chacal, la Genette, la Civette, le Rat, etc., n’ont pas été rencontrés dans le nouveau continent, et il en est de même des Gazelles, du Chamois, du Buffle, du Bouquetin, du Chevrotin, du Lapin, du Furet, etc.

Puis il oppose à cette faune de l’ancien continent celle du nouveau, qui comprend le Tapir (à l’époque de Buffon, le Tapir de l’Inde n’était pas connu), le Cabiais, le Paresseux, le y Lama, le Jaguar, le Conguar (Puna), et met également en regard les singes des deux continents.

Les animaux des zones froides du Nord ont au contraire un certain nombre d’espèces communes telles que l’Ours, le Cerf, le Chevreuil, le Renne, le Daim, le Lièvre, l’Écureuil, le Hérisson, le Castor, le Loup, le Renard, la Marte, la Fouine, le Putois, le Lynx, le Phoque. Mais ce nombre est beaucoup y moindre que celui des espèces propres à chaque continent, et y n’y en a aucune dans les régions chaudes.

De ces faits, l’illustre auteur des Époques concluait l’existence d’une communication directe des deux continents par leur partie nord et faisait remarquer en outre que, malgré ce que la disposition relative des terres devait faire présumer, c’étaient plutôt les animaux du nord de l’Europe qui se retrouvent dans le nord de l’Amérique que ceux des terres de l’Asie, qui sont cependant plus voisins.

Les mammifères de l’Amérique méridionale, ajoute-t-il encore,