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Page:D’Esparbès - Le Roi (1910).djvu/120

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LE ROI

frez les injures et simulez toujours le bon homme, le réveil sera plus terrible.

Le Gascon siffla boute-selle.

— Sire, dit Rosny, les courriers de Béarn ont déposé leurs « rôles » ce matin, ils sont là sur cette table.

— Bonnes nouvelles ?

— Excellentes.

— Combien de compagnies ?

— Cinquante-deux, non compris les capitaines, lieutenants, guidons, enseignes et maréchaux des logis. Le nombre des partisans s’augmente chaque jour.

Dispos, muscles bandés, prêt comme les autres nuits à ce labeur aux lumières qui le surmenait depuis deux ans, les bras et la poitrine nus, Henri consulta les rôles, déploya les cartes, songea, se mit allègrement à marcher en prenant des notes, et tandis qu’une intelligence énergique embrasait son saillant visage d’âpres éclairs, penché vers les deux ombres qui attendaient sous les lampes :

— Vos plumes, commença-t-il. Au travail !