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Page:D’Esparbès - Le Roi (1910).djvu/162

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LE ROI

aux appels du remords, aux violences sourdes de la race qui depuis le départ d’Henri hantaient les donjons de guerriers cauchemars.


Tous furent exacts. Rendez-vous : Agen. Seize cents nobles s’y rassemblèrent, de haute naissance et de reins durs, avec chacun trois valets comme gens qui viennent en chasse et pensent tôt s’en retourner. Le Gascon leur montra son camp :

— Vous verrez mes fieux sous les armes. Il y a là le suc de Gascogne seigneurs qui sont vos égaux et cadets qui le deviendront. J’ignore qui fait vos visages mornes et ne veux point le savoir. Suivez-moi seulement dans més entreprises prochaines, vous me jugerez aux bons coups et saurez après s’il vous faut rester ou partir. Je ne veux point derrière moi d’esclaves, mais des compagnons.

Les nobles, mortifiés, allèrent se loger dans les faubourgs de la ville. Convaincus cette fois que le Bourbon était fou, ils ne firent de pacte entre eux que celui d’assister de loin à ses premières batailles, et attendirent l’heure de la revue.