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Page:D’Esparbès - Le Roi (1910).djvu/204

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LE ROI

les narines, âcre et bestiale, l’impression qu’un bouc l’avait piétiné.

— Tiens bon, Rosny, exhala une voix, je vais m’assurer si la gaillardise de mes forces me poussera jusqu’au parapet. Gare à vous, monsieur d’Hasparren…

Des chuchotements s’élevaient, monotones, dans le silence :


— Le roi monte.
— Le roi monte.
— Le roi monte.


— Monsieur de Vielcapet, serrez, me voici.

Un soubresaut, il passa.

— Le guidon Séméziès, quinzième.

Machinal, pour détourner la fatigue, il les comptait en grimpant :

— Quatorzième, M. d’Urgosse. — Treizième, M. de Lanjuzan.

Un broncha.

M. de Fontarailles, dit le Gascon, vos mains se dérobent. (Ses cuisses l’enlacèrent) Serrez, ou aussi vrai que je suis le roi, je vous plante dans le dos l’apostille d’un coup de dague. Douze ! (L’enseigne dépassé, il fit effort des biceps) Capitaine Anla, onze !


— Le roi monte.
— Le roi monte.
— Le roi monte.


— Dix ! M. de Pouydraguin.