Aller au contenu

Page:D’Esparbès - Le Roi (1910).djvu/227

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
207
LE CAPITAINE

IX


C’est en vain que le roi de Navarre tenta de recueillir d’une négociation avisée les avantages de son triomphe à Coutras. Le succès d’une longue campagne, loin du Béarn d’où il tirait ses ressources, n’était possible qu’avec des chefs solidaires les uns des autres et de l’argent, Or, le prince de Condé, las et jaloux, s’en allait à La Rochelle, et le vicomte de Turenne partait se rafraichir en Périgord ; les seigneurs endettés par la solde de leurs compagnies voulaient revoir leurs moulins, et à leur exemple, le soir venu, bon nombre de soldats s’enfuyaient en troupes vers leurs foyers. Les Gascons, seuls, souffraient leur nostalgie en silence. Le roi le comprit, céda une fois encore aux événements qui le détournaient d’un plan stratégique étendu ; et après la dislocation de son armée réduite aux douze cents hommes de sa garde, il donna le mot du départ :