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Page:D’Esparbès - Le Roi (1910).djvu/23

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I


Il fallut abattre une haie de piques et lever quatre canons d’arquebuses pour dégager la reine qui, équipée de buffle et de fer, avait voulu suivre son mari Antoine au combat. Quelques gros chevaux, rudement, bousculèrent les Espagnols ; de haut en bas, des épées tranchèrent, puis fauchèrent de droite à gauche, rythmiques, au-devant de la bonne Dame. Délivrée, elle se pencha aux lèvres d’un proche pour tâcher d’entendre, malgré le bruit, ce qu’on voulait d’elle, — et à reculons, jolie, toujours menaçante, flanquée de huit Gendarmes qui la garaient des bourrades, elle abandonna la mêlée.

— Où sont ces enfants ?

— Là-bas, dit le mestre de camp, assis pour vous attendre sous ces osiers.

Elle prit le trot. Au passage de cette femme,