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Page:D’Esparbès - Le Roi (1910).djvu/317

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LE ROI

voulait opposer à la « Cornette » du roi ; mille lanciers de la Wallonnie, sous la bannière rouge du comte d’Egmont, plus quatre cents carabins d’Espagne et deux cent cinquante gentilshommes composaient le centre.

Le duc d’Aumale, chef de l’aile gauche, avait sous ses ordres trois cornettes de lanciers flamands, le bataillon suisse de Béraldingen, les régiments de Tremblecourt, Ténissé, La Chastaigneraie et les quatre cents reîtres de Bassompierre. L’artillerie placée bas, fort mal disposée entre les Flamands et les reîtres, montrait deux canons et trois coulevrines.


Le roi qui regardait attentivement se tourna vers ses officiers porteurs d’ordres.

— À présent que Mayenne a ses positions, dit-il, je vois bien que la nôtre est défectueuse. (Il tendit le bras) Nous sommes trop loin de lui de ce côté-ci, et le mauvais temps est sur nos visages.

Il fit exécuter un changement de front sur son aile gauche afin de se rapprocher de deux cent cinquante pas de l’aile gauche ennemie et de tourner le dos au vent et au soleil. Dans cette manœuvre, il laissa son aile droite un peu en arrière du centre, et avisa Biron.

— Monsieur le Maréchal, dit-il, « réservez » vos troupes comme François de Guise le fit à Dreux, elles frapperont avec plus d’ardeur !

À cheval sur un fort bai brun du haras d’Orange,