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Page:D’Esparbès - Le Roi (1910).djvu/83

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L’ENFANT

VIII


Dès cette année-là, un grand trouble arrêta la vie française. La tyrannie de Catherine, les disputes des princes, les trahisons, les assassinats, les escarmouches religieuses et leurs brûlements contraignirent Béroalde à s’enfuir avec d’Aubigné. Le prince de Navarre les escortait. À Villeneuve-Saint-Georges, les enfants descendirent de cheval, et une immense mélancolie les accouda sur le parapet. Tout bas, le cœur enflé, ils se dirent des paroles douces. D’Aubigné se désespérait de quitter « un cabinet de livres couverts somptueusement, et autres meubles », mais la souffrance du prince, plus humaine, était plus profonde. Un bras autour de son ami, « et avançant la tête vers l’eau pour passer ses larmes qui tombaient en bas, il lui prit le désir de se jeter après elles ». Le vieux Béroalde sépara leurs