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Page:D. - La Flagellation en Russie - Mémoires d'une danseuse russe, 1905.djvu/84

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Mémoires d’une Danseuse russe

Le greffier ayant lu l’acte d’accusation et le verdict, le prisonnier fut dévêtu jusqu’à la ceinture et l’on invita le Dr A… à l’examiner. Nous procédâmes tous deux à cette formalité, séparément, puis de concert.

À la consultation qui suivit, nous eûmes à répondre en dernier lieu à cette question : « L’exécution de la sentence pourrait-elle provoquer une issue fatale ? » Je fus obligé de confirmer l’avis du Dr A…, savoir qu’il n’y avait aucune maladie organique du cœur et des poumons et que le système circulatoire était essentiellement normal. Toutefois, je me refusai formellement à tirer de ce diagnostic une conclusion. Je dis que n’ayant aucune expérience de cette forme de châtiment, je ne pouvais exprimer une opinion raisonnable quant à l’endurance du prisonnier. Il était de mon devoir de laisser entièrement ce soin au jugement plus expérimenté du Dr A… Celui-ci, de son côté, déclara qu’il ne pouvait se prononcer contre la décision du tribunal, n’ayant constaté l’existence d’aucune lésion organique et que, dans ce cas, il serait encore utile que cette lésion fût vérifiée par un autre médecin.

Devant cette décision, le gouverneur confirma la