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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/189

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— Monsieur le Duc, voici la coupable, dit-elle en désignant au hasard une grande fille brune, qui avait bien vingt ans. Nous allons la fouetter sévèrement pour lui apprendre à coudre plus solidement une autre fois.

Si vous voulez bien nous suivre, monsieur le Duc, vous verrez comment je corrige les ouvrières qui mécontentent mes clientes.

Le Duc fit signe que oui, et la modiste sortit, emmenant l’ouvrière prise au hasard, qui se demandait pourquoi elle allait payer pour la fautive. Presque aussitôt nous entendîmes des sanglots derrière la cloison, puis des cris pendant cinq minutes.

Quand les cris eurent cessé, mais non les sanglots, nous entendîmes un bruit sourd de voix qui s’entretinrent, pendant dix longues minutes. Puis plus rien.

La patronne ramena la fouettée qui avait deux ruisseaux de larmes sur les joues. Elle l’avait gardée dix minutes troussée avec ses fesses nues et rouges devant le Duc, pendant qu’ils conversaient, lui la complimentant sur la façon dont elle corrigeait