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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/229

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dant qu’on entendait un sourd gémissement.

Les claques retombèrent lentement, le fouetteur semblait se complaire à faire gigoter ce joli postérieur que sa grosse main habillait de pourpre. On voyait qu’il faisait durer le plaisir. La pauvre fille se démenait comme une diable dans un bénitier, et ses gémissement s’étaient changés en cris et en sanglots. La main voltigeait toujours aussi lestement et aussi rudement.

Quand on la laissa après les cinquante claques appliquées à tour de bras, les pauvres fesses étaient écorchées en plusieurs endroits. Quand elle se retourna après dix minutes d’exposition honteuse, elle avait un pied de rouge sur la figure, et deux ruisseaux de larmes sillonnaient ses joues.

Lorsque l’on dut détacher la grande fille si cruellement traitée ; quatre grands gaillards, vêtus comme les policiers qu’on rencontre dans les rues de Moscou, entrés par la grande porte, l’enveloppèrent dans une longue couverture rouge, sans doute pour que le sang n’y parût pas. Ils la tournèrent, la présentant de face à la fouetteuse, en la tenant par les bras et par les jambes