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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/273

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jours dans ses bras, en face d’un judas qui était à côté du verre grossissant, et par lequel on voyait les objets tels qu’ils étaient. Les fesses géantes étaient de belles fesses, mais de la moitié moins grandes. On ne voyait pas aussi bien la tuméfaction de la peau. Les deux objectifs ne portaient que sur la scène, où se jouaient les tableaux vivants.

Les verres grossissants étaient là pour exagérer les nudités, et pour qu’on ne perdît pas un détail. Ces grosses fesses géantes qui gigotaient dans l’espace, montrant les épaisses lèvres rouges d’un con très large et très long, au milieu d’une broussaille de poils de toutes les nuances, depuis le blond fauve jusqu’au noir d’ébène, entre deux cuisses énormes, offraient aux jeux des spectateurs émoustillés une mer de chairs nues, dont l’indécence se doublait de l’énormité de la viande palpitante en montre, qui se tortillait chez la fouettée déjà servie, et qui se tordait chez celle qui était en scène.

C’était d’un effet irrésistible pour les duettistes des loges. Je m’en aperçus bien