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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/278

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Ce frétillement est des plus menteurs. Elle ne sait pas plus jouer du cul dans un lit qu’une planche.

Tous ceux, moi comme les autres, qui s’y sont laissé prendre, ont été volés. Aussi elle reçoit plus de taloches dans sa nuit que de plaisir. Elle chante plus souvent qu’elle ne soupire. Il n’y a jamais eu un naïf qui s’y soit laissé prendre deux fois. Et comme elle coûte assez cher, plus cher qu’elle ne vaut, on s’indemnise en la claquant par tout le corps, mais surtout sur les fesses et sur les cuisses qu’on lui accommode à la sauce rouge. Aussi elle ne s’exhibe que lorsque les bleus ont disparu.

La nuit qu’elle passa avec moi lui valut trois semaines de vacances. Je lui avais bleui tout le corps et la figure. De minuit à huit heures du matin je la fessai une douzaine de fois. Mais je faisais, précéder et suivre chaque fessée d’une paire de gifles sur chaque joue, ce qui fit qu’elle en reçut une centaine.

J’avais mes raisons pour la souffleter. D’abord rien n’est plus cuisant que deux bons soufflets bien appliqués, l’un venant