Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/307

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 137 —

dans deux leçons, mais que je devrais revenir le lendemain et le surlendemain.

Je dus raconter à l’atelier comment les choses s’étaient passées, mon courage à boire dans ce vieux pot, sa rude fessée malgré la satisfaction de mes progrès.

Le lendemain et le surlendemain elle me fit monter dans sa chambre, comme elle me l’avait annoncé pour parfaire mon éducation, toujours avec la fessée qui suivait. Puis elle ne me fit monter que de temps en temps, une fois tous les mois pour savoir si j’avais désappris, car elle avait à son service des langues plus expertes et plus raffinées que la mienne.

Il y avait des jours où elle ne prenait pas de fouettée dans l’atelier de couture, car elle en amenait une tous les jours. C’était alors la lingerie qui lui fournissait sa gougnotte.

Tous les soirs, après le dîner, elle désignait les deux filles de chambre qui devaient passer la nuit dans les appartements des maîtres. Je n’étais pas encore dans la catégorie des filles de chambre, j’étais trop jeune pour ces fonctions.