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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/340

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fiées par les orties. On l’entendrait gueuler d’ici, si on ne lui avait pas mis un bâillon.

Enfin, après une heure d’absence, les quatre ouvrières rentrèrent à l’atelier, rouges, essoufflées, la gorge haletante, les tempes en moiteur. On devinait que la lutte avait été chaude. Nous les regardions, curieuses de connaître les péripéties de la bataille.

L’une d’elles, après avoir soufflé un moment, nous raconta la chose, pendant que nous étions suspendues à ses lèvres.

— Le général nous l’a fait porter dans l’antichambre de la matrone. Là, nous l’avons dépouillée de tous ses vêtements, malgré la résistance énergique qu’elle opposait. Ses cris étaient étouffés par un épais bâillon.

Nous la posions sur le bord du lit. Ses fesses enflées devaient joliment lui cuire, et pendant que l’une de nous lui tenait les jambes écartées, les deux autres la maintenaient immobile par les épaules. Moi, je dus guider l’outil du vieux général, qui bandait assez bien, et qui banda plus fort dans ma main.

La gouvernante, qui dirigeait les ébats,