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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/378

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rection immédiate de la main des Grands Ducs, dans un des appartements qu’ils s’étaient réservés dans l’Institut qui leur appartenait. On leur conduisait aussi celles dont on changeait le maillot.

Elle me fit écarter les pieds à un mètre de distance. Puis elle fit un signe à l’une des aides qui la secondaient dans ses essayages. L’ouvrière me prit par les épaules et me fit incliner peu à peu vers le parquet. Je sentais la soie se tendre sur mes fesses qui s’élargissaient rebondies. Je n’étais pas encore dans la posture horizontale, que les coutures craquèrent sur toute la longueur des fesses, laissant dans le milieu une langue de chair de dix centimètres.

Je m’attendais à recevoir une dégelée de claques, mais quand je me relevai sur l’ordre de l’essayeuse, je m’aperçus qu’elle était ravie de ce qui m’arrivait, car debout les deux morceaux d’étoffe présentaient encore un écart de cinq ou six centimètres. C’était bien là le maillot qui me convenait. Elle prenait ses précautions pour éviter les reproches, qui lui auraient été indifférents, s’ils n’avaient pas eu une suite fâcheuse