Aller au contenu

Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/386

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 20 —

répétition. Les vieux étaient en plus grand nombre. Ils venaient là pour se ragaillardir au spectacle affriolant du frétillement des postérieurs, que l’on fouettait sous leurs yeux émoustillés, et aux cris que la souffrance arrache aux fustigées. Ce gigotement et ces cris sont pour leur outil un précieux stimulant.

Ils sont tous armés de lorgnettes, malgré la faible distance qui les sépare de la scène, sans doute pour grossir les objets comme au panorama de la maison de correction. Aussi, après la répétition, il n’est par rare de voir disparaître quelques unes des filles fouettées, qui reviennent une heure ou deux après. Cette tenue pour la répétition se prête à merveille à la seconde fonction de ces parages, quelle que soit la fantaisie du maître d’un moment, jeune ou vieux. La loge Grand-Ducale n’était pas souvent occupée.

Il venait des dames à la répétition. Mais c’était surtout le soir après la représentation, qu’elles arrivaient en foule dans leur voiture, les unes seules, les autres avec leurs époux, assister aux corrections, qui ont bien plus