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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/403

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dans mon lit, mais çà ne m’empêcha de dormir. Mais pourquoi m’avait-il appliqué ces deux coups de baguettes ? J’avais pourtant vu mes camarades plonger leurs regards dans la salle.

Il paraît qu’elles profitaient du moment où il était occupé à régler les entrées en scène. Mes bonnes petites camarades se gardèrent bien de m’aviser. Elles guettaient du coin de l’œil le moment fatal pour mes fesses. Elles riaient de bon cœur à la pensée de ma surprise en recevant les deux cinglées imprévues, et elles furent enchantées que j’eusse fait aussi vite connaissance avec la coupante baguette du maître de ballet.

Le ballet continua. Je dus me tourner vers la scène et assister à la réédition de toutes les danses qu’on avait répétées dans l’après-midi, seulement là-bas je n’avais pas le feu au derrière, et j’y avais pris un grand plaisir, tandis qu’ici mon plaisir était gâté par la souffrance. Puis vive le nu pour les ballets !

Bien qu’il n’y eût plus rien à danser au dernier acte, nous attendîmes dans nos sorties de théâtre la fin du spectacle, avant de