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Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/419

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surveillante nous y conduisait. On se baignait par couple, l’une devait éponger l’autre.

La directrice et le maître de ballet ne manquaient pas un seul jour de venir nous passer l’inspection. L’intendant les rejoignait quelquefois. Ils ne sortaient jamais sans avoir appliqué quelques claques sur les fesses mouillées, et aussi sur les cuisses de quelques-unes d’entre nous. Çà cuisait comme un tison sous la peau.

L’intendant daigna se souvenir de la nuit agréable qu’il avait passée auprès de mes fesses. C’était trois semaines après ma première nuit, renouvelée depuis dans le lit du maître de ballet. Je dus me mettre debout dans la baignoire, comme toutes celles qu’on inspecte, de façon que le corps émerge depuis les genoux.

Il m’appliqua quelques claques sur les fesses. Puis se prenant à ma perruque il la secoua. Il en arracha ensuite cinq ou six poils l’un après l’autre, et alla les examiner au jour, il ne les avait vus que la nuit. Il les garda dans sa main.

— Vous m’amènerez cette fille après le