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Page:Dabit - L'hotel du nord, 1929.djvu/139

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et des gigolos autour des tables, des couples qui dansaient au son d’un accordéon ; des guirlandes de papier décoraient les murs.

Renée ouvrait de grands yeux ; un nuage bleu l’enveloppait. Fernande « chaloupait » déjà que Renée restait là, bouche bée, étourdie, bousculée par les danseurs. Alors un garçon l’abordait ; elle se laissait emporter ; elle tournait sagement, comme à la campagne, mais l’étreinte de son danseur la faisait céder peu à peu. Tête renversée, joyeuse, elle s’abandonnait au tourbillon.

Vers une heure du matin, les deux amies regagnaient l’Hôtel du Nord. Avant de dormir, Renée revivait confusément la soirée : un danseur lui avait proposé de « faire le tapin ».

« Faudra que je demande à Fernande ce qu’il a voulu dire. »

Fernande lui donnait toutes les explications. Elle l’entraînait en riant dans des hôtels borgnes pour y faire des « parties carrées ».

« Ça te dessale », expliquait-elle.

Louise avait bien essayé de retenir Renée. « C’est comme ça que vous respectez le souve-