Aller au contenu

Page:Dabit - L'hotel du nord, 1929.djvu/180

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cuisine où elle resta jusqu’au soir à rouler ses pensées.

— Voyons, faut aller vous coucher, lui conseilla Louise.

Elle s’essuya les yeux et suivit la patronne dans la boutique. Des jeunes gens, mis au courant par Lecouvreur, la reluquèrent.

— Jeanne, dit une voix.

— Le premier qui lui fait des propositions, cria Louise, je le fous dehors !

Elle la prit par le bras. Elles montèrent en silence. Jeanne trébuchait à chaque marche et se laissa traîner jusqu’à sa chambre. Louise ne savait que lui dire. Trois ans d’hôtel l’avaient inclinée à accepter la vie avec résignation.