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Page:Dacre - Zofloya, tome 3.djvu/206

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entendit tous ses mouvemens. Afin de la mieux tromper, elle portait un voile qui avait appartenu à Lilla, et ceux de ses vêtemens qui pouvaient lui aller. Il lui était facile de voir combien le philtre agissait, mais elle voulut en augmenter l’effet s’il était possible ; elle avait quitté son appartement et se tenait dans celui du pauvre patient : bientôt elle l’entendit passer et repasser devant la porte ; c’était le moment critique pour Victoria : elle l’ouvrit, et à peine eût-elle vu Henriquez, qu’il se jeta au-devant d’elle, et la prenant dans ses bras, il s’écria :

« C’est donc toi, ma bien-aimée… ? ô ma Lilla ! enfin je t’ai retrouvée : chère amie, combien mon cœur a saigné de ta perte… ! parle, parle,