Aller au contenu

Page:Dacre - Zofloya, tome 3.djvu/30

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dit : « Allons, Messieurs, emplissez les vôtres. » Alors elle feignit de porter ses lèvres à celui qu’elle présenta ensuite à Bérenza, en ajoutant : « je viens de goûter à celui-ci, cher comte, prenez-le, et buvons réciproquement à l’accomplissement le plus prompt de nos désirs. »

Le toast fatal fut porté, et tout le monde répéta les paroles perfides. Bérenza, qui était de tout son cœur pour le bonheur de sa femme, but jusqu’à la dernière goutte le breuvage de la mort, et en la regardant tendrement : oui, femme adorée, s’écria-t-il, à tout ce que tu souhaites ! — L’infortuné ! quels vœux il formait contre lui ! Victoria l’examinait… elle crut le voir pâlir. Il passa la main sur ses yeux, comme si une douleur subite lui eût attaqué