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Page:Dancourt - À Mr. J. J. Rousseau, 1759.djvu/212

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L. H. DANCOURT

terdire les ſifflets au Parterre ; donc voilà la profeſſion des Comédiens annoblie par ce reglement. Les ſifflets étoient la ſeule cauſe de ſon ignominie, les ſifflets aujourd’hui ne ſont plus à craindre : voilà donc nôtre état devenu tout auſſi reſpectable qu’un autre, puisque le Parterre a perdu le droit de nous ſiffler.

Un Clerc pour quinze ſous, ſans craindre le hola,
Peut aller au Parterre, attaquer Attila.

La façon dont Boileau donne ici aux étourdis le droit de ſiffler les meilleures choſes, eſt ſans doute la véritable façon de le leur ôter, & ſi d’un côté les fous ſifflent au parterre ; (car ce ne ſont que les fous qui ſifflent) les honnêtes gens crient toujours, paix là ! paix ! paix ! la Cabale !

Si la Piéce ou l’Acteur les ennuie, ils ſe contentent de bailler & s’en vont. Or l’ignominie que vous reprochez aux Comédiens, ne leur étant infligée que par des fous ou des étourdis, il n’eſt pas étonnant qu’ils y ſoient inſenſibles, & qu’ils continuent d’aimer, d’estimer & d’excercer leur profeſſion.

J’adjure comme vous tout homme ſincere de déclarer à préſent, s’il découvre dans nôtre profeſſion la moindre trace d’un trafic honteux & bas de ſoi même.

Ces hommes ſi bien parés, ſi bien exercés au ton de la galanterie & aux accens de la paſſion, n’abuſeront ils jamais de cet art pour ſéduire de jeunes perſonnes ? Ces valets filous ſi ſubtils de la