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Page:Dandré-Bardon - Vie de Carle Vanloo.djvu/23

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Vie

Mais les diſtinctions ne l’éblouiſſent pas. Eſclave des ſoins qu’il doit à ſon Talent, il les redouble de jour en jour, & termine enfin ſon cours d’étude à Rome. Qu’il ſoit permis de l’obſerver ! Cette Capitale du Monde Chrétien eſt pour les Artiſtes l’Ecole de la gloire, & non le comptoir de Plutus. C’eſt pour les jeunes élevés un bonheur beaucoup plus grand qu’ils ne penſent peut-être. Convaincus de cette vérité, ils ne ſeront pas diſtraits dans l’exercice de leurs devoirs par les tentations & les attraits d’un vil intérêt, ordinairement nuiſibles au progrès des Arts. D’ailleurs cette poſition les met à portée de remplir avec plus de reconnoiſſance les uniques vues dans leſquelles la bonté du Roi les entretient en Italie. Ils en rapporteront de grandes richeſſes, s’ils en rapportent quantité de bonnes études. Ces tréſors, qu’on n’a qu’un tems pour amaſſer, font la fertile ſemence de la gloire & de la fortune où peuvent & doivent aſpirer les Eleves de Praxitelle & de Zeuxis.

Qui eſt-ce qui ſentit mieux que C. Vanloo l’importance de cette obſervation ? Qui ſçut mieux que lui la mettre en pratique ? Quel ſort fut plus heureux