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Page:Darboy - Œuvres de saint Denys l’Aréopagite.djvu/369

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CHAPITRE III.
DE LA FORCE DE LA PRIÈRE ; DU BIENHEUREUX HIÉROTHÉE ; DE LA PIÉTÉ ET DE LA MANIÈRE DE PARLER DE DIEU.

Argument. — I. C’est seulement par la prière qu’on peut aller à Dieu, non pas qu’on veuille dire qu’il soit éloigné de nous, mais bien plutôt que nous nous rapprochons de lui ; car dans la prière Dieu descend moins vers nous qu’il ne nous élève vers lui. II. Il y a quelque utilité à traiter les questions qu’on va lire, même après ce qu’en ont dit d’autres écrivains. III. Modestes sentiments de l’auteur par rapport à son œuvre.


I. Commençons, si vous le jugez convenable, par étudier le nom de bonté, qui exprime plus parfaitement la totalité des œuvres divines. Et d’abord invoquons la Trinité, bonté suprême, cause de tout bien, qui nous dévoilera elle-même les secrets de sa douce providence. Car il faut, avant tout, que la prière nous conduise vers le bienfaisant Créateur, et que, approchant de lui sans cesse, nous soyons initiés de la sorte à la connaissance des trésors de grâces dont il est comme environné. À la vérité, il est présent à toutes choses ; mais toutes choses ne se tiennent pas présentes à lui. Quand nous l’appelons à notre aide par une prière chaste, l’esprit dégagé d’illusions et le cœur préparé à l’union divine, alors nous lui devenons présents ; car on ne saurait dire qu’il soit jamais