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Page:Darboy - Œuvres de saint Denys l’Aréopagite.djvu/463

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CHAPITRE XIII.


flots toujours féconds et abondants de sa libéralité communiquent la perfection à tout ce qui la possède, et façonnent toutes choses à l’image de la perfection suprême.

II. Dieu est nommé un, parce que dans l’excellence de sa singularité absolument indivisible, il comprend toutes choses, et que sans sortir de l’unité, il est le créateur de la multiplicité : car rien n’est dépourvu d’unité ; mais comme tout nombre participe à l’unité, tellement qu’on dit une couple, une dizaine et une moitié, un tiers, un dixième, ainsi toutes choses, et chaque chose, et chaque partie d’une chose tiennent de l’unité ; et ce n’est qu’en vertu de l’unité que tout subsiste. Et cette unité, principe des êtres, n’est pas portion d’un tout ; mais antérieure à toute universalité et multitude, elle a déterminé elle-même toute multitude et universalité. Car il n’y a pas de pluralité qui ne soit une par quelque endroit : ce qui est multiple en ses parties, est un dans sa totalité ; ce qui est multiple en ses accidents, est un dans sa substance ; ce qui est multiple en nombre, ou par les facultés, est un par l’espèce ; ce qui est multiple en ses espèces, est un par le genre ; ce qui est multiple comme production, est un dans son principe. Et il n’y a rien qui n’entre en participation quelconque de cet un absolument indivisible, et renfermant dans sa simplicité parfaite chaque chose individuellement, et toutes choses ensemble, alors même qu’elles sont mutuellement opposées. La pluralité n’existerait pas sans la singularité ; mais la singularité peut exister sans la pluralité, comme l’unité précède tout nombre multiple. Et si vous considérez les diverses parties de l’univers comme unies de tout point entre elles, vous aurez alors l’unité dans la totalité.