Aller au contenu

Page:Darien, Bas les coeurs, Albert Savine éditeur, 1889.djvu/126

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

― L’Empire étant établi, j’ai bien été forcé de l’accepter.

― De le tolérer. Le mot est plus juste.

― Le commerce a ses exigences.

― Le professorat aussi.

― Au fond je n’ai jamais été partisan de la tyrannie napoléonienne.

― Moi non plus.

― Je suis, croyez-le bien, un démocrate convaincu.

― Moi aussi.

― Enfin, déclare mon père qu’embarrasse le regard narquois de son interlocuteur, enfin, nous avons la République. C’est déjà une grande chose.

― C’est une enseigne neuve sur une vieille boutique, dit le père Merlin en se levant pour se retirer.

― Ce monsieur Merland est étonnant, fait M. Beaudrain quand le vieux a disparu. Il n’est jamais content.


Quelqu’un qui n’est pas content, non plus, c’est Jules. Moi, à sa place, je serais enchanté. Son mariage avec ma sœur, qui devait être célébré à la fin de septembre, n’aura pas lieu avant l’achèvement de la guerre. Voilà-t-il pas