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Page:Darien, Bas les coeurs, Albert Savine éditeur, 1889.djvu/128

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qu’elle portait à son fiancé, j’ai entendu ma sœur répondre :

― Il aime tant sa tante et son frère. Comment voulez-vous qu’on n’éprouve pas de la sympathie pour lui ?

Le ton était faux. Je ne m’y suis pas trompé. Mme Arnal non plus, car elle a ajouté en souriant à demi :

― C’est surtout un excellent parti. Dix-huit mille francs par an, mazette !

Ce sont ces dix-huit mille francs, surtout, que Louise est fière d’avoir décroché avec ses beaux yeux ― qui ne sont pas si beaux que ça, ― mais elle n’aime pas Jules. Après tout, si Jules est toqué d’elle au point de ne s’apercevoir de rien, tant pis pour lui. Je serais bien bon de continuer à m’occuper de ces affaires-là. Et puis, si le mariage ne se faisait pas, j’y perdrais beaucoup : on m’a promis, pour la cérémonie, un beau costume genre homme et une paire de bottines vernies, pareilles à celles qu’expose le cordonnier de la rue de la Pompe, celui qui a pour enseigne une rose entourée de ces mots : À l’image des dames.

Que Jules soit heureux ou non, je m’en moque. Je ne veux plus m’occuper de lui : j’ai