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Page:Darien, Bas les coeurs, Albert Savine éditeur, 1889.djvu/139

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― Francis macach bono… moi, plus Francis !…, moi Prussien !… Oui, Prussien !…

Et il retombe.

― Il meurt de faim, dit Mme Arnal. Je vais aller chercher quelque chose en face.

Et elle désigne un café, de l’autre côté de la rue, dont le propriétaire, en bras de chemise, regarde la scène tranquillement, du pas de sa porte.

― Jamais de la vie ! s’écrie M. Legros. Un mauvais soldat qui renie son drapeau ! Rien ! rien ! qu’il crève comme un chien !…

Il nous entraîne à sa suite…


Je n’ai pas pu dormir de la nuit. Tout le temps, j’ai pensé à ce turco ― et j’ai pensé aussi au petit soldat qui m’avait donné son bidon à remplir, à la gare, le jour du départ des régiments, et qui avait l’air si triste… A-t-il été tué ?…