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Page:Darien, Bas les coeurs, Albert Savine éditeur, 1889.djvu/253

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inintelligibles. La lettre de Mme Arnal l’embarrasse beaucoup ; il ne sait où la fourrer. Si les Prussiens la découvraient ! Enfin il déclare que, pour plus de sûreté, il la mettra dans ses bottes.

Nous nous en allons après lui avoir souhaité un bon voyage et le professeur, en nous reconduisant, semble retrouver la moitié de sa langue. Il murmure :


Non patriam fugimus ; nos dulcia linquimus arva…


Et, après du Virgile, du Casimir Delavigne :


Adieu, Madeleine chérie…


La maison de M. Beaudrain s’appelle Madeleine ? Je l’ignorais…


… Qui te réfléchis dans les eaux…


Les eaux grasses…

Nous traversons la cour infecte et nous allons sortir quand le concierge du lycée nous barre le passage. Un convoi de blessés entre dans l’établissement scolaire, qu’on a converti en ambulance. La vue des voitures, dont les bâches de toile grise portent la croix rouge,