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Page:Darien, Bas les coeurs, Albert Savine éditeur, 1889.djvu/68

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la dépêche ? « Louis vient de recevoir le baptême du feu ; il a été admirable de sang-froid et n’a nullement été impressionné… » Ça fait un pléonasme.

― Monsieur, c’était comme ça.

― Ah !… « Une division du général Frossard a pris les hauteurs qui dominent la rive gauche de Saarbruck. »… La rive…, la rive d’une ville… Vous êtes certains qu’il y avait : la rive ?

― Oui, monsieur.

― « Nous étions en première ligne, mais les balles et les boulets tombaient à nos pieds. »

― Monsieur, dit Léon, voilà une phrase qui m’a étonné.

― À tort, mon ami, à tort. Cela prouve simplement que les fusils à aiguille ne valent rien… et démontre en même temps la supériorité du Chassepot. « Louis a conservé une balle qui est tombée près de lui. Il y a des soldats qui pleuraient en le voyant si calme. »

M. Beaudrain essuie furtivement une larme avec sa manche.

― « Nous n’avons eu qu’un officier et dix hommes tués. » Les risques de la guerre ! soupire M. Beaudrain en refermant son re-