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Page:Darien, Bas les coeurs, Albert Savine éditeur, 1889.djvu/85

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sans embûches et sans traîtrises..... et quant à ceux qui lui souhaitent des défaites.....

― Vous ne parlez pas pour moi, j’espère ?

― Je parle des mauvais Français en général. D’ailleurs, maintenant que vous avez acquis un grade…

― Je n’ai rien acquis du tout ! s’écrie M. Legros qui doit son grade à l’élection. On m’a librement élu, librement, vous entendez ? Pourquoi ne vous êtes-vous pas présenté à l’élection, vous aussi ?

― Moi, répond M. Pion d’un air digne, moi, c’est autre chose. J’ai servi. J’ai occupé un grade élevé dans la hiérarchie militaire et je ne tiens pas, vous comprenez pourquoi, à faire partie d’une milice bourgeoise. Du reste, le gouvernement de l’empereur peut, d’un moment à l’autre, me confier un poste important…

― Ah ! oui, dans un magasin !… Car vous étiez capitaine d’habillement, n’est-ce pas ?

― À propos d’habillement, demande M. Pion qui rougit, avez-vous déjà fait faire votre uniforme de lieutenant ?

― Oui, monsieur.

― Et les galons ne vous gênent pas ?