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Page:Darien-Descaves - Les Chapons.djvu/60

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BARBIER.

Je te le répète : c’est une question de vie ou de mort. Chef de famille, je connais mon devoir. (Il passe, s’approche du lit, suivi par sa femme.) Catherine… (Élevant la voix.) Catherine… (Catherine se réveille en sursaut et regarde autour d’elle avec effarement.) C’est nous…

CATHERINE.

C’est-y que vous êtes déjà levés ?

BARBIER.

Oui, nous avons mal dormi… tourmentés… une mauvaise nouvelle.

CATHERINE, assise de biais, sur son lit.

On vous a fait des misères ?

BARBIER.

Des misères… non… de la peine, beaucoup de peine… en nous forçant à prendre un parti qui nous fend le cœur… à madame Barbier… à moi… crois-le bien… (Madame Barbier s’essuie les yeux.)

CATHERINE, debout.

C’est donc pour ça que madame pleure ?

MADAME BARBIER, allant à elle, lui prenant la main.

Sois sûre que nous avons tout fait avant d’en venir à cette extrémité… C’est la mort dans l’âme, la main forcée…

BARBIER.

La main forcée, c’est le mot… C’est le quartier qui le veut.