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Page:Darien - L’Épaulette, Fasquelle, 1905.djvu/280

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est sur le point de s’engager dans une voie nouvelle…

La voiture s’arrête et nous allons sonner à la porte de la maison qu’habite M. du Foyer. Avec quelque difficulté, nous pénétrons jusqu’à son appartement. Un domestique nous apprend que son maître est absent. Est-ce vrai ? Absolument sûr. Où pouvons-nous espérer le trouver ? Le domestique ne sait pas ; il nous donne une adresse, deux adresses. Nous voilà repartis, brûlant le pavé, carillonnant aux portes des maisons indiquées, nous informant. En vain. Anatole du Foyer n’a été vu nulle part ; on dirait un être légendaire, une création de l’imagination vertueuse des foules.

— Où est-il passé ? Où s’est-il caché ? demande le Personnage en se tordant les mains. Dans quelle cave s’est-il terré ?… Ah ! l’animal ! Voilà trois quarts d’heure qu’il nous fait perdre. C’est assez. Tant pis pour lui. Rabattons-nous sur Klocroy.

Chez Klocroy — pas de Klocroy. On pense que nous pourrons le rencontrer aux bureaux du journal Le Falot. C’est une chose dont, pour mon compte, je suis loin d’être certain. Je commence à croire, ou à une facétie du hasard, ou à une conspiration d’un nouveau genre. Mais le Personnage est d’un autre avis.

— Si l’on nous dit que Klocroy est peut-être au Falot, prononce-t-il dès que le coupé s’est remis en route, c’est qu’il y est sûrement. Et s’il est au Falot, c’est qu’il est au courant de tout.

— Mais qui l’aurait informé ?…

— Les murs. Les murs ont des oreilles… S’il est au courant de tout et s’il ne disparaît pas de l’horizon, c’est qu’il est prêt à accepter. Du reste, nous allons bien voir ; nous voici arrivés. Voulez-vous m’attendre cinq minutes ?

Le Personnage descend, disparaît. J’attends donc, sans impatience ; mes pensées, si elles n’étaient point aussi indifférentes, tourneraient plutôt au scepticisme ; je suis