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Page:Darwin (trad. Barbier) — Les plantes insectivores, 1877.pdf/194

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DROSERA ROTUNDIFOLIA.

Phosphate d’ammoniaque.

Ce sel exerce une action bien plus énergique que l’azotate et est, comparativement à ce dernier, beaucoup plus énergique que n’est l’azotate comparativement au carbonate. La preuve, c’est que des solutions bien plus faibles de phosphate provoquent un mouvement chez la feuille quand on en place une goutte sur le disque, quand on applique la solution aux glandes, ou que l’on plonge les feuilles dans ces solutions. La différence dans l’énergie de ces trois sels, essayés de trois façons différentes, est bien démontrée dans les résultats que nous allons indiquer, résultats si surprenants qu’il est indispensable de citer toutes les preuves à l’appui. En 1872, j’expérimentai sur 12 feuilles en les plongeant dans une solution et en ne donnant à chacune d’elles que 10 minimes ; mais c’était là un système défectueux, car une si petite quantité suffisait à peine pour recouvrir les feuilles. Je ne citerai donc aucune de ces expériences, bien qu’elles indiquent que des quantités extrêmement faibles suffisent pour provoquer une action. En relisant mes notes, en 1873, il me fut impossible d’y ajouter foi ; je me décidai donc à faire de nouvelles expériences en prenant des précautions scrupuleuses, et j’adoptai le plan que j’avais suivi pour celles faites avec l’azotate, c’est-à-dire que je plaçai les feuilles dans des verres de montre et que je versai sur chacune d’elles 30 minimes de la solution à expérimenter, en traitant de la même façon d’autres feuilles avec l’eau distillée employée pour préparer la solution. Dans le courant de 1873, j’expérimentai ainsi sur 71 feuilles avec des solutions de différente force et sur le même nombre de feuilles dans l’eau. Malgré les précautions dont je m’étais entouré et le grand nombre des expériences que j’avais faites, quand j’examinai l’année