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Page:Daudet - Jack, II.djvu/313

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IX

LA PETITE NE VEUT PLUS

Longtemps il crut que sa mère reviendrait. Le matin, le soir, dans le silence de son travail, il s’imagina entendre bien des fois le frôlement de sa robe dans le couloir, son pas léger près de la porte. Lorsqu’il allait chez les Roudic, il regardait toujours au pavillon de la rue des Lilas, espérant le trouver ouvert et son Ida installée dans ce refuge dont il lui avait envoyé l’adresse : « La maison t’attend… Elle est là pour toi… Quand tu voudras, tu n’as qu’à venir… » Rien, pas même une réponse. L’abandon était réel, définitif, plus implacable que jamais.

Jack eut un grand chagrin. Quand nos mères nous font du mal, cela blesse comme une erreur ou une cruauté de Dieu, comme une douleur contre nature.