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Page:Daudet - Jack, II.djvu/357

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lui… Il entend son pas qui se rapproche, le frottement de son fagot dans la garenne, sa respiration haletante… Elle le saisit enfin, lutte avec lui, le renverse, puis de tout son poids s’assied sur la poitrine de l’enfant qu’elle écrase avec sa bourrée épineuse…

Jack se réveilla en sursaut. Il reconnut la grande salle éclairée de veilleuses, ces lits alignés, ces souffles oppressés, ces toux déchirant le silence. Il ne rêvait donc plus ; et pourtant il sentait la même pesanteur en travers de son corps, quelque chose de froid, de lourd, d’inerte, de sinistre, que les infirmiers accourus à ses cris se hâtèrent d’enlever, de remettre dans le lit voisin en tirant les rideaux tout autour avec un lugubre grincement.