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Page:Daudet - Jack, II.djvu/57

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qu’on aperçoit dans des coins d’églises désertes, en semaine, parmi les villages bretons.

Aussi désolé qu’elle, Jack essayait de lui prendre sa main où l’anneau d’argent des fiançailles s’incrustait tout neuf et pesant ; il s’efforçait de se défendre encore, de se justifier.

Soudain, elle se leva d’un bond :

— Vous serez puni, allez !… Personne ne vous aimera dans la vie, parce que vous êtes un méchant cœur.

Elle sortit en courant, descendit tout d’une traite jusqu’au cabinet du directeur qui l’attendait seul avec son père.

— Eh bien ?

Elle ne répondit pas, se contenta de faire « non » de la tête, toute parole étant encore submergée dans sa gorge obstruée de larmes.

— Allons, mon enfant, ne vous désolez pas trop. Avant de nous adresser à la justice qui, elle, songe plutôt à punir les coupables qu’à réparer le mal qu’ils ont fait, il nous reste encore une ressource. Roudic m’assure que la mère de ce misérable est mariée à un homme très riche… Eh bien, nous allons leur écrire… Si ce sont de braves gens, comme on me le dit, votre dot n’est pas encore perdue.

Il prit une feuille de papier et écrivit, lisant à mesure :

« Madame, votre fils s’est rendu coupable d’un vol