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Page:Daudet - Les Amoureuses, Charpentier, 1908.djvu/134

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le papillon.

                                   Attends un peu, que diantre !
Il n’est jamais trop tard pour retourner chez soi…
Moi d’abord, je m’ennuie à ma maison, et toi ?
C’est si bête une porte, un mur, une croisée.
Quand au dehors on a le soleil, la rosée,
Et les coquelicots, et le grand air, et tout.
Si les coquelicots ne sont pas de ton goût,
Il faut le dire…

la bête à bon dieu.

                                   Hélas ! monsieur, je les adore.

le papillon.

Eh bien ! alors, nigaud, ne t’en vas pas encore ;
Reste avec moi. Tu vois, il fait bon ; l’air est doux…

la bête à bon dieu.

Oui, mais…

le papillon, la poussant dans l’herbe.

               Eh ! roule-toi dans l’herbe ; elle est à nous.